vendredi 14 février 2014

Premiers pas

Je vais vous parler un peu des grands débuts de ma nouvelle carrière de couturière. Je dis "un peu" parce que mine de rien je me limite beaucoup en papotage!!
Donc début 2012, je venais d'avoir 25 ans et j'ai pu rencontrer une conseillère de la mission locale de Cassel. Celle-ci m'a proposée d'effectuer des stages en entreprise le temps que je trouve une formation. Honnêtement, je ne pouvais intégrer une grande école textile parce que mon objectif était d'acquérir des compétences rapidement sans suivre tout le cursus scolaire classique. Et puis il y aussi un argument financier de poids...
J'ai donc postulé dans différents ateliers pour me faire une meilleur idée du métier. Ainsi j'ai pu multiplier les expériences pour savoir vers quelle formation me diriger.

J'ai souhaité faire un stage en confection industrielle pour observer le travail à la chaîne et prendre en main des machines industrielles. 
J'étais complétement abasourdie les premiers jours, un rythme de folie à tenir! Comment rentabiliser au mieux le temps de travail, économiser les gestes pour gagner en efficacité, maintenir la cadence sous la pression des délais...
Surjeteuse, piqueuse plate, machine à œillets, robot pour les sangles, une machine pour chaque opération.

J'ai rencontré des femmes qui ont connu des fermetures d'usine et qui se sont vu proposer des postes en Pologne à salaire conséquent. Elles me regardaient d'un drôle d’œil sortir mon livre pendant les pauses, se demandant ce qu'une "intellectuelle" (= image de la libraire) venait faire ici avec des mécaniciennes en confection. Pour moi, c'était un autre monde.

L'employé de l'usine qui s'occupait du matelassage (entre autres) m'a proposé de l'accompagner à la filature, dans une entreprise familiale située dans l'Aisne. Moi qui suis facilement impressionnée j'en ai pris plein les yeux! Leur savoir-faire se transmet de génération en génération et demande une technicité formidable.
Il n'y a plus qu'une soixantaine de tisserands qui exercent leur métier de façon artisanale en France. Si vous avez l'occasion de visiter une filature je ne peux que vous le conseiller!


Après cette expérience qui était autant humaine que professionnelle, j'ai retrouvé la chaleur des petits ateliers. Plusieurs en retouche, notamment à Wormhout où j'ai passé beaucoup de temps avec le découd-vite... et aussi dans l'atelier de Phil'broderie à Buysscheure, en marquage textile.

Découdre un peu... beaucoup... à la folie!!!


Toutes ces femmes que j'ai pu observer travailler, de façon passionnée voire parfois militante... 
Tous ces gestes sûrs, toutes ces mains agiles, usées par le travail...
Les grands ateliers, les petits bouts de tables...
Le bruit du tissu qui s'arrache, celui des ciseaux qui courent...
Scriiiitch, clac, clac, clac, viiiiiouuuu...
J'adore travailler en atelier!




2 commentaires:

  1. Intéressant de suivre ton parcours! D'autant plus que j'habite dans ton coin et que je suis aussi en préreconversion (en réflexion qui devient de plus en plus concrète... précisément ^^ mais pas dans la couture...) En tout cas bon courage! Ca doit être passionnant...

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    1. Merci l'habitante des flandres! Bon courage à toi pour ta reconversion :)

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